Juricomptabilité et évaluation d'entreprise

Fraude 101

Lu : Business Valuation and Bankruptcy de Ratner, Stein & Weitnauer

 

 Business Valuation and Bankruptcy est un livre qui traite de façon générale l’évaluation d’une entreprise. Sur les 255 pages, les auteurs traitent sommairement le sujet des entreprises en difficultés financières. Si on veut explorer l’évaluation des entreprises en difficultés financières, ce n’est pas le meilleur livre. Par contre, il faut le tour sommairement des notions en évaluation d’une entreprise. Cependant, pour un livre général, je préfère les références de S. Pratt qui sont des classiques en évaluation.

Juricomptabilité: Si vous êtes victime d’une fraude.

Le Devoir a publié un article sur la juricomptabilité le 8 octobre 201.. Voici un extrait:

La juricomptabilité est une spécialité récente qui s’est surtout développée aux États-Unis«On pense généralement que les états financiers réalisés par un comptable suffisent à établir qu’il n’y a pas de fraude, mais ce n’est pas le cas!» Du moins, pas toujours, informe Hélène Bouchard, juricomptable.

«De nos jours, il y a plein, plein, plein de gens qui se font frauder!, s’exclame Hélène Bouchard, juricomptable à son compte. Par exemple, je reçois une grande quantité d’appels de femmes qui sont en train de divorcer et dont le conjoint fait la grosse vie, mais qui, curieusement, n’a pas un sou pour payer la pension alimentaire des enfants! Il y a aussi le cas des personnes âgées qui deviennent inaptes à gérer leurs biens. Quelqu’un s’en occupe, généralement un membre de la famille. Toutefois, lorsque la personne décède, les héritiers découvrent qu’il y a beaucoup d’argent qui, semble-t-il, a disparu. Et il y a évidemment les histoires d’associés en affaires…»

Souvent, poursuit-elle, les victimes de fraude portent plainte auprès de la police. «Mais il y a tellement de fraudes que les policiers n’ont pas les ressources nécessaires pour mener toutes les enquêtes. Ils vous diront de faire appel à un juricomptable et de monter un dossier de preuve. Ensuite, vous pourrez choisir de soumettre votre dossier aux policiers — qui verront s’il y a matière à aller plus loin — ou de poursuivre vous-même au civil le fraudeur.»

….

 

Lien: Le Devoir

Actualités québécoises : vivre en ce pays est-ce comme vivre aux États-Unis?

Corruption, collusion, construction doivent être les mots les plus prononcés ou écris depuis que le rapport Duchesneau s’est retrouvé dans les journaux.

Cette situation n’est pas “made in Quebec” et on ne peut en revendiquer  l’invention.  Rodrigue Tremblay, économiste, professeur émérite de l’université de Montréal m’a aidé à comprendre l’économique  quand j’étais très jeune avec ses volumes sur la micro et macro économique. Il écrit toujours . Il a publié dernièrement “Code pour une éthique globale vers une civilisation humaniste”  aux Presses de l’université de Montréal.

Voici un extrait d’un article de son blog et les causes déclin des État Unis:

Around the world, many are baffled by what’s happening to the United States. It seems that all at once the wheels are going off the cart. The American economy is in the doldrums, the American political system is dysfunctional and paralyzed, and a series of elective, far away foreign wars is ruining the country.

The U.S. economy used to be an engine of economic growth and the American political system used to be a well-oiled checks-and-balances machine that was geared toward progress and that could accommodate both leadership and compromise. Moreover, Americans can be proud that their constitution, at least on paper, is one the best in the world, having been crafted by enlightened founders who believed in individual and democratic freedom.

In this short article, I will identify what I think to be the two major causes of America’s current decline. (I welcome comments.)

-The first cause is a moral one: it is related to the widespread corruption that permeates many institutions and sectors of the U.S. society, the most corrupt of them all being the political system and the corporate system. It is no accident that the epicenter where these two corrupt systems meet is at the Pentagon, an agency that reports upon reports picture as a cesspool of corruption.

The result of that widespread corruption is that the United States is now generating a sub-standard class of politicians to administer its affairs who are not the servants of the common good, but who rather serve happily the narrow money interests that finance them. The U.S. corporate elite, for the most part, has abandoned all loyalty to its country while it roams the world in order to make short-term profits at all costs and avoid paying taxes in its country of origin.

The result: wacky politicians and greedy business people are in charge.

The same can be said about the biased corporate media who have also abandoned all pretenses of neutrality and objectivity in informing the people and who have rather donned the mantle of unadulterated propaganda in order to cynically manipulate information and public opinion, to the delight of their money masters.

Things were never perfect in the past, but I would argue that the current level and scope of corruption in the U.S. society is unprecedented and is a root cause of the decline of the United States.

 

Source: www.thenewamericanempire.com/blog.htm

Rodrigue Tremblay utilise beaucoup de citations, voici les plus percutantes qui font réfléchir:

 

“I am convinced that I am acting as the agent of our Creator. By fighting off the Jews, I am doing the Lord’s work.”

Adolf Hitler (1889-1945), German politician and future German Chancellor, Mein Kampf, chap. 2, 1925

 

“I believe that God wants me to be president.”

George W. Bush, American 43rd president, speech in Washington D.C., June 1, 2004

 

 

“The Lord says be submissive. Wives, you are to be submissive to your husbands.”

Michele Bachmann, Rep. of Minnesota and 2012 Republican presidential candidate, (on the question of submitting to the authority of her husband, 2006).

 

Ça donne le goût de lire son bouquin sur l’éthique.

 

 

Dossier en juricomptabilité: liste de contrôle relative à l’achèvement du dossier

L’ Institut canadien des comptables agréés a publié en 2010 un document donnant une liste de contrôle ( questionnaire) pour s’assurer que les normes d’une enquête juricomptable ont été suivies et que le dossier contient tous les éléments et les étapes d’une enquête juricomptable. Document en format PDF  à l’adresse suivante:

http://www.icca.ca/developpment-de-carriere/la-specialisation-des-ca/juricomptabilite-ca-ejc/item45515.pdf

Quel est le profil d’un fraudeur en 2011?

Quel est le profil d’un fraudeur aujourd’hui?

Selon la compilation de Marquet International une firme américaine de consultation en prévention et de détection de la fraude, le profil type est :

  • Une femme
  • mi-quarantaine
  • commis comptable ou qui travaille en comptabilité
  • depuis plus de 5 ans pour l’employeur
  • dans une PME ou un organisme sans but lucratif
  • Serviable, qui travaille beaucoup
  • Qui inspire confiance
  • La fraude peut se chiffrer à 800 000 $
  • Les sommes fraudées servent à lui donner un grand train de vie, dépenses luxueuses
  • La quasi totalité de l’argent est dépensée donc il y a  impossibilité de recouvrer les sommes volées pour la victime
  • Méthodologie: chèques forgées, transferts bancaires non autorisés, vol des recettes.

Source: http://www.marquetinternational.com/pdf/profile_of_an_embezzler.pdf

Lu: Preventing and Detecting Employee Theft and Embezzlement

Preventing and Detecting Employee Theft and Embezzlement de Stephen Pedneault, 2010. 309 pages. Environ 52$.

Un livre intéressant pour un propriétaire d’une PME. Toutes les techniques de vol et de fraude par les employés y sont énumérées et expliquées clairement.

Le lecteur retrouve aussi les façons de mettre des contrôles pour prévenir la fraude. C’est clair, précis et très pratique. Beaucoup d’exemples illustrent ses propos.

Fraude: le “Martin Act” de l’état de New York

La poursuite  contre les auditeurs Ernst & Young par l’état de New York se base sur la loi  “Martin Act” datant de 1921. Cette loi donne une totale juridiction au procureur de l’état de NY pour toutes les transactions financières.

Technically speaking, the Martin Act allows New York’s top law enforcer to go after wrongdoing connected to the sale or purchase of securities. Nothing too noteworthy there.

But what is noteworthy is the power the act confers upon its user. It enables him to subpoena any document from anyone doing business in New York and, if he so desires, keep an investigation entirely secret. People subpoenaed in Martin Act cases aren’t afforded a right to counsel or the right against self-incrimination. “Combined, the act’s powers exceed those given any regulator in any other state,” wrote Nicholas Thompson in this 2004 Legal Affairs article.

Courts in civil Martin Act cases have held that “fraud” under the Martin Act “includes all deceitful practices contrary to the plain rules of common honesty and all acts tending to deceive or mislead the public, whether or not the product of scienter or intent to defraud.”

Source: Cuomo to E&Y: Let Me Introduce You to My Good Friend, Martin .

Wall Street Journal, dec. 21,2010

Au Canada, pour une condamnation criminelle ( fraude) , il faut prouver l’acte (l’ actus reus) et l’intention ( le mens rea). Les 2 conditions sont requises.

L’état de New York poursuit au civil la firme comptable Ernst & Young

L’état de NY poursuit la firme de Ernst & Young, vérificateurs de la banque américaine Lehman Brothers qui a fait faillite il y a 2 ans. EY était les vérificateurs depuis 2001. L’état de NY réclame les 150 millions d’honoraires de vérification versés et autres dommages. La firme aurait aidé la banque à falsifier les états financiers en enlevant des dettes de plusieurs milliards de dollars et ainsi, créé une impression de meilleure performance en termes de liquidité. Cette  technique porte le nom de REPO 105 ( technique que j’avais déjà expliqué dans un blogue antérieur à l’adresse : http://helenebouchard.ca/2010/03/irregularites-chez-lehman-brtothers/). Déjà en 2009 , plusieurs journalistes avaient questionnés la position et l’implication de EY dans le dossier de la banque. LB avait pour plus de 600 milliard de dettes.

Le repo 105 est une transaction d’emprunt de liquidités camouflée   en transaction de vente de placements. Des placements prêtés/vendus quelques jours avant la date de fermeture des états financiers sont rachetés quelques jours après. Il y a donc amélioration des ratios financiers car les liquidités augmentent ainsi que les ventes de placements  au lieu d’avoir une augmentation des emprunts. Celui qui prête pour quelques jours a une commission de 5% car lesdits placements sont rachetés à 105% de leur valeur initiale. Cette transaction suit les normes comptables et est légale en Angleterre, c’est la raison de l’utilisation d’une filiale anglaise pour faire cette transaction.

Source: New York Times

aussi  France 24

Selon Le procureur A. Cuomo , cité dans le NYT:

“This practice was a house-of-cards business model designed to hide billions in liabilities in the years before Lehman collapsed,” Andrew M. Cuomo, the New York attorney general, said. “Just as troubling, a global accounting firm, tasked with auditing Lehman’s financial statements, helped hide this crucial information from the investing public. Our lawsuit seeks to recover the fees collected by Ernst & Young while it was supposed to be using accountable, honest measures to protect the public.”

Le site du NYT montre le texte de la poursuite.

Un litige à suivre.

Lire aussi l’article de F. McKenna dans Forbes. Cette dernière explique la position qu’a tenu la firme comptable lors de l’enquête. McKenna mentionne que lors de la faillite de LB, les vérificateurs avaient beaucoup de réponses du genre: “je ne me rappelle pas”…”ca ne fait pas partie de notre mandat”. Elle espère aussi qu’une entente financière ne sera pas entérinée  trop tôt et ainsi, permettre de faire la lumière sur le rôle des auditeurs durant la crise.



Profil d’un fraudeur : dons pour combattre le cancer

Les journaux canadiens ont parlé de quelques cas de fraude par sollicitation de dons  de charité pour combattre un cancer. Une des femmes s’est rasée le crane, a publié un vidéo, a un site web pour ramasser les dons. Tous les moyens sont bons. Noble cause, on admire le courage de la jeunesse, on s’identifie ,on donne et nous sommes généreux.

Une femme de la Colombie Britannique est accusée d’avoir  obtenu  jusqu’à 300 000 $ de dons pour combattre son cancer ( Les dons peuvent venir aussi de la famille immédiate). La facilité avec internet et Facebook de rejoindre les gens font que les victimes aussi sont plus facile à rejoindre. Dans des études , les gens sont plus enclins à donner lorsque leur don a un effet immédiat et, les canadiens sont généreux. Nous faisons confiance.

Although we tend to believe we are good at spotting liars, Dr. Porter’s research suggests that we see through them only about half the time. And when we’re not expecting deception, the success rate is even lower.

Our brains typically assess the trustworthiness of individuals in one-10th of a second. Appearances matter. People with full lips, a small nose and a baby face are most readily trusted, and it helps to be good-looking. Most of the stereotypes about lying aren’t true. Good liars don’t act nervously, or avoid eye contact: They do just the opposite.

Source: The Globe & Mail

Voir aussi: CTV

Accusation de fraude pour le “roi du pigeon”

Un entrepreneur de Waterloo a été accusé de fraude d’environ 1 million de dollars. Le propriétaire de la compagnie  Pigeon King demandait à des fermiers d’acheter ses pigeons et d’investir dans leur propre ferme pour élever des pigeons et de les engraisser. Par la suite, Pigeon King rachetait les pigeons à maturité.

Investors say they were promised hundreds of thousands of dollars in return if they purchased pigeons from the company and bred them on their own farms with the understanding that Pigeon King would buy the birds back from the farmers.

Source: National Post

Au Québec, le domaine du porc fonctionne un peu comme ça ie ( sans faire de fraude )en sous-traitance.C’est donc une façon de fonctionner qui est connue des fermiers.

Lu: Essentiels of Corporate Fraud de Tracy Coenen

Essentiels of Corporate Fraud De Tracy Coenen, ed. 2008 ( un peu moins de 30$)  est un livre de 200 pages environ s’adressant aux propriétaires d’entreprise, gestionnaires et gens intéressés, mais qui n’ont aucune notion de base en prévention et détection de la fraude. Bonne présentation, facile à lire.

C’est  une vulgarisation de la  fraude qui donne une vue d’ensemble et qui permet de comprendre les rouages de la fraude dans une organisation. On y donne des statistiques sur la fraude, le profil des fraudeurs, les indices de fraude (red flags) , les fraudes les plus fréquentes et des moyens de prévenir la fraude.

Formation en juricomptabilité

Selon un rapport publié aux États-Unis en 2007 , “Education and Training in Fraud and Forensic Accounting”  , publié par le “National Criminal Justice Resource System” ( cliquez ici pour le rapport complet de 70 pages ), voici ce que devrait comprendre une formation complète en juricomptabilité:

Model Curriculum Overview

1. Criminology; Legal, Regulatory, and Professional Environment; Ethical Issues

2. Fraud and Forensic Accounting

  • Core Foundation for Fraud and Forensic Accounting
  1. Definitions of Fraud and Forensic Accounting
  2. Professional Roles: Auditors, Fraud Professionals, and Forensic Accountants
  3. Basic Concepts of Fraud
  4. The Antifraud Mindset
  5. Forensic Accounting Engagements
  • Asset Misappropriation, Corruption, and False Representations
  1. Prevention and Deterrence
  2. Fraud Detection: Risk Assessment, Testing of and Reliance on Internal Controls, and Proactive Auditing Procedures
  3. Fraud lnvestigation Methods and the Organization and Evaluation of Evidence
  4. Reporting
  5. Remediation
  • Financial Statements
  1. Financial Accounting and Auditing
  2. Prevention and Deterrence
  3. Fraud Detection: Risk Assessment, Testing of and Reliance on Internal Controls, and Proactive Auditing Procedures
  4. Fraud lnvestigation Methods and the Organization and Evaluation of Evidence
  5. Reporting
  6. Remediati
  7. Special Legal and Regulatory Issues
  • Fraud and Forensic Accounting in a Digital Environment
  1. Prevention and Deterrence
  2. Digital Evidence
  3. Detection and Investigation
  4. Reporting
  5. Cybercrime
3. Forensic and Litigation Advisory Services
  1. Definition of Forensic and Litigation Services Overview of Services Research and Analysis
  2. Damages
  3. Valuations
  4. Working Papers
  5. Reporting

La responsabilité du consommateur en cas de vol des cartes de crédit et de débit

Un excellent article dans Le Devoir qui fait le point sur la responsabilité encourue par un consommateur  qui se fait voler sa carte de crédit  ou s’il y a utilisation non autorisée d’une carte de débit.

Jean-Jacques Préaux rappelle que deux articles de loi offrent une protection contre la perte ou le vol d’une carte de crédit.

– Article 123. En cas de perte ou de vol de carte de crédit, le consommateur ne peut être tenu responsable d’une dette découlant de l’usage de cette carte par un tiers après que l’émetteur ait [sic] été avisé de la perte par téléphone, télégraphe, avis écrit ou par tout autre moyen.

– Article 124. Même en l’absence d’un tel avis, la responsabilité d’un consommateur dont la carte de crédit a été perdue ou volée est limitée à la somme de 50 $.

….

Pour ce qui est de la carte de débit, ce n’est pas aussi simple:

«Le titulaire d’une carte n’est pas responsable des pertes attribuables à des situations indépendantes de sa volonté. Ces situations comprennent, par exemple:

– des défectuosités techniques, des erreurs causées par l’émetteur de la carte ou tout autre problème de fonctionnement du système;

– l’utilisation non autorisée d’une carte et d’un NIP lorsqu’il incombait à l’émetteur de la carte d’empêcher une telle situation, par exemple à partir du moment où le titulaire a signalé la perte ou le vol de sa carte; la carte est annulée ou périmée; le titulaire a signalé qu’une autre personne connaît peut-être son NIP;

n une utilisation non autorisée de la carte, lorsque le titulaire a involontairement contribué à une telle utilisation, à la condition qu’il collabore à toute enquête ultérieure.»

Voir l’article complet dans Le Devoir:

http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/310672/cartes-de-credit-et-cartes-de-debit-est-on-protege-lorsqu-on-se-fait-voler

Fraude: Un site internet pour les victimes de Carole Morinville

Le site www.carolemorinville.com a été créé afin de réunir toute l’information disponible sur la fraude de Carole Morinville qui, sans scrupules, a volé un nombre important d’investisseurs. Voici un texte d’une des victimes:

J’ai fait sa connaissance en 2005 , la relation s’est bâtie tranquillement et elle a pris de plus en plus de place dans ma vie. Je la croyais une amie, une amie en qui j’avais une confiance aveugle et vers qui je me suis tournée lorsque j’avais besoin de conseils non seulement financiers, mais personnels aussi. Elle s’est servie de cette confiance pour s’approprier mon argent, argent qui ne lui appartenait en rien et avec lequel elle se pavane ouvertement et SANS AUCUNE HONTE. Il faut vraiment être sans coeur pour pouvoir dormir la nuit et sortir en plein jour!!! J’ai été mise au fait de l’enquête en mai dernier et je l’ai convoquée à une rencontre pour m’expliquer ce que cela signifiait. Elle s’est présentée devant moi et pendant 90 minutes elle m’a rassurée que cette enquête ne la visait pas elle personnellement, mais bien un de ses clients, qu’il fallait que je sois patiente et que je ne collabore pas avec l’AMF si je voulais récupérer mon argent plus vite. Je ne l’ai pas crue et je l’ai sommée de me rembourser par voie de mise en demeure et elle n’a même pas daigné répondre dans les délais prescrits. J’ai par la suite repris contact avec elle et elle m’a expliqué que si je voulais prendre des moyens légaux contre elle je n’entendrais plus parler d’elle. Elle m’a par la suite menée en bateau pendant 2 semaines à raison de multiples rendez-vous annulés à la dernière minute pour des raisons toutes plus loufoques les unes que les autres. La veille du dernier rendez-vous elle m’a même téléphoné à 2 reprises pour me garantir qu’elle serait présente et que je n’avais pas à m’en faire. Je lui ai demandé de jurer sur la tête de ses 2 gars et elle m’a répondu qu’elle ne jurait jamais mais que je devais lui faire confiance. À 23:00 ce soir là j’ai eu un message texte me disant qu’elle ne pouvait plus me parler et que je devais attendre la fin des procédures et de l’enquête.

Une femme manipulatrice, sans scrupule, qui se pense au dessus des lois et des autres. De tels êtres devraient être en prison car ce n’est pas juste de l’argent qu’elle m’a pris, c’est ma confiance en la race humaine!!

J’aimerais bien savoir vous aussi, victimes, ce que vous connaissez d’elle et ce qu’elle vous a volé à part l’argent?

Référence: www.carolemorinville.com

Juricomptabilité, juricomptable et jurisprudence: Beaudoin c. Banque fédérale de développement -Partie 2

[292]   La Charte canadienne des droits et libertés s’applique en l’instance, s’agissant d’une corporation de la Couronne. Elle protège les personnes contre les fouilles abusives.

[293]   La Charte québécoise des droits qui s’applique également garantit le droit à la vie privée tout comme le Code civil d’ailleurs. (Art. 3 C.c.Q.)

[294]   Les saisies pratiquées par KPMG sont une immense chasse à l’aveuglette faite sans aucune balise et sans rigueur

[296]   Tout au long des trois saisies, M. Drolet souligne « on prend tout, on ne sait jamais ». On fouille et copie les disquettes personnelles, on ouvre le coffre-fort du bureau de Mme Tremblay.[53]

[297]   C’est de cette façon que toute la comptabilité personnelle de M. Beaudoin, tenue sur disquettes personnelles hors l’ordinateur de la BDC par Mme Tremblay, est copiée et reproduite aux volumes 4, pièce I-8a) et 5, pièce I-8b).

[298]   On y apprendra les détails les plus intimes de la vie de la famille Beaudoin! Les dons de charité de M. Beaudoin, les frais d’orthodontie de Madame, les établissements d’enseignement fréquentés par les deux filles du couple, les frais de scolarité, le coût des livres, les frais de pharmacie, le nom d’un médicament pris par M. Beaudoin, les comptes de taxes, l’argent de poche des jeunes filles, les livres achetés, les dépôts bancaires de Mme Beaudoin dans son compte personnel, etc. Il y en a des centaines.

[299]   Toutes informations absolument inutiles au dossier reproduites sans oblitération des renseignements personnels et nominatifs comme pièce publique au dossier et dont on sait que des extraits se sont retrouvés dans les médias.

[302]   Les modalités de réalisation des saisies sont odieuses et injustifiées. Pratiquées par des experts en juricomptabilité, la violation est encore plus grave.

[305]   La Cour écarte du dossier toute la preuve de cette nature obtenue par KPMG et retrouvée aux pièces I-8a) et I-8b) et leurs annexes.

[312]   La collecte des informations est déficiente. Certaines personnes ont été interrogées et nulle trace n’y paraît à l’expertise. Des témoins ont été interrogés à plusieurs reprises et une seule conversation est enregistrée. Cette sélection de preuve, compte tenu de l’ensemble de la preuve entourant la confection de l’expertise est inquiétante.

[313]   M. Drolet explique que plusieurs courtes entrevues d’une heure trente à deux heures pouvaient précéder l’entrevue enregistrée qui, elle, durait trois heures sans interruption.

[314]   La Cour est inquiète de constater que des témoins ont pu être interrogés pendant trois heures dans ces circonstances et donner une version sereine et crédible.

[315]   La façon de mener les entrevues inquiète tout autant. On introduit le témoin dans une salle de conférence. MM. Drolet, Gosselin et McGarr sont à un bout de la table, le magnétophone sur la table et le témoin face à eux pendant trois heures pour une enquête de fraude sur le président « congédié ».

En conclusion, le  rapport de KPMG a été rejeté. Un autre juricomptable était dans le dossier, la firme Richter engagée par M. Beaudoin.

[326]   M. Andrew Michelin, comptable agréé, déclaré par la Cour témoin expert en comptabilité « with expertise in litigation report », reçoit le mandat de M. Beaudoin de réviser l’expertise de KPMG et d’y apporter ses commentaires.

[329]   Pour ce qui est des travaux personnels, M. Michelin dénonce la méthode de travail des experts de KPMG. Pour lui, le travail fait par ses collègues n’est pas du travail de comptable agréé et encore moins du travail d’expert en juricomptabilité. Les gens de KPMG se sont contentés de noter les allégations des chauffeurs quant aux heures consacrées aux travaux personnels et de les multiplier par leur taux horaire.

[330]   Ce travail, selon M. Michelin, n’est pas un travail d’expert mais le travail du tribunal suite aux représentations des avocats.

[331]   Les gens de KPMG n’ont fait preuve d’aucun scepticisme critique, n’ont fait aucune enquête comptable pour vérifier si les allégations des chauffeurs avaient du sens commun ou non. Ils n’ont pas relevé ni étudié les contradictions. Ils ont écarté en bloc la version de Mme Tremblay et celle de M. Beaudoin sans se poser de question et sans vérifier si elles étaient plausibles.

[350]   Revenant sur la réclamation de KPMG, M. Michelin reproche à ceux-ci d’avoir présenté un travail qui n’est pas une expertise comptable ou juricomptable et de l’avoir bonifié en y mettant l’entête KPMG.

[351]   On ne peut interroger les chauffeurs, prendre leurs affirmations sur les heures travaillées, les multiplier par leur taux horaire et conclure que M. Beaudoin doit ces sommes.

[352]   Les sources de KPMG ne sont ni rigoureuses, ni vérifiées. Si la vérification des sources était impossible, il fallait le dire et s’abstenir de conclure.

[353]   Si KPMG avait fait un véritable travail de juricomptabilité, ils auraient vu que les allégations étaient exagérées et non fiables.

[354]   De fait, M. Michelin reproche à M. Drolet de ne pas avoir corrigé son expertise après le témoignage des chauffeurs puisqu’il a été présent pendant tout le procès. Ainsi, la version de M. Bourque en cour par rapport à celle donnée hors cour a changé de façon substantielle et quant à celle de M. Dupuis, elle a changé du tout au tout.

[355]   Comme toute l’analyse de KPMG est fondée sur le témoignage des chauffeurs, elle perd toute crédibilité.

[367]   La Cour retient les très sévères critiques de l’expertise Richter face au travail effectué par les experts KPMG.

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