L’année 2008 a été fertile pour les financiers: de gros bonis pour les directeurs financiers pendant que les épargnants perdent ( quelle est la perte de valeur dans vos Reer et fonds de pension?) . Évidement , inutile de s’énerver, des pertes de 35%-40% c’est temporaire…ca va remonter, c’est certain ( avec des taux de rendement de 1 ou 2%, ca prend combien d’années pour récupérer? ).
Je pense aux contribuables qui paieront la note de la relance des institutions qui ont causés le problème et continueront de payer via leurs impôts et taxes foncières pour les fonds de pension déficitaires ou qui paieront la note des pertes de la Caisse de dépôts . Je pense aux victimes qui ont investis dans Norbourg, Mount Real , Norshield et qui ont perdu les épargnes d’une vie de travailleur.
Je remplis le réservoir de mon auto tout en regardant le prix du litre et je ne comprends pas que lorsque le prix du baril augmente, le lendemain ou presque le prix à la pompe augmente et lorsque le prix du baril baisse, he bien…le prix à la pompe ne baisse pas . J’écoute la radio ( après avoir fait le plein ) et j’entends que la crise est de la faute du consommateur ( dont moi ) parce qu’il consomme trop, qu’il est trop endetté et qu’il n’épargne pas assez, qu’il n’a pas été assez prudent.
J’écoute la télé et on interview un ex-fraudeur-repenti-charmeur-toujours-intelligent qui vient d’écrire un livre à succès sur ses fraudes et qui est présenté sous un jour vraiment sympathique .Hé oui, les fraudeurs sont sympathiques, on les admire, on les envie et surtout on s’identifie au genre de vie qu’ils mènent ( la vie des gens riches et célèbres est pour moi aussi! )
Et, quelles sont les solutions à cette crise? Hausser les impôts? Non, les baisser? Investir massivement dans les routes et infrastructures? Donner des crédits d’impôts pour les rénovations résidentielles? ( je vois déjà les grands sourires des futurs fraudeurs trouver des moyens pour sauter sur de nouvelles occasions de fraudes ). Faire une commission d’enquête? Augmenter le taux de natalité et le taux d’immigration pour renouveller et augmenter la banque de payeurs de taxes ?
Sur le blog du diplo ( Le monde diplomatique) , un article de l’économiste Frédéric Lourdon: Surtout ne changez rien!
“C’est le mode d’emploi de la bombe à hydrogène politique, il n’est nul besoin d’aller en chercher les composants chimiques dans un obscur recoin de l’internet, tous sont là, exposés sous nos yeux, il suffit de les observer et d’attendre leur précipité. Petite recette de chimie détonante : 1) la tragique désorientation des décideurs ; 2) la (remarquable) persévérance dans l’obscénité des hommes de la finance, même aux tréfonds de la déconfiture ; 3) l’état de rage qui gagne une part croissante de la population ; 4) la cécité, par atermoiement ou simple incapacité, de la quasi-totalité des médiateurs, gouvernants, partisans et syndicaux, incapables de saisir l’enjeu véritable de la situation, qui ne réclame pas le retrait d’une réforme, ou même d’une politique, mais une nouvelle donne d’une ampleur semblable à celle qui eut lieu au sortir de la deuxième guerre.” ( SOURCE, CLIQUEZ ICI )
L’auteur souligne le désarroi et l’incapacité des dirigeants , la nouvelle donne de “too big to fail” pour les grandes institutions et entreprises, justifiant ainsi l’aide de l’état
“Que la goinfrerie de la finance ne connaisse aucun frein pendant la déconfiture et que les bonus continuent de valser à milliards pendant l’aide publique est un non-événement du point de vue macroéconomique. Mais du point de vue politique, pardon ! Le fait est qu’avec la finance, 2009 commence en fanfare. Avant que ne soit formalisé son rachat par Bank of America, John Thain, président de Merrill Lynch, a décidé que lui-même et ses troupes avaient bien mérité un dernier petit bonus pour la route — entre 4 et 5 milliards de dollars, alors même que Merrill apporte en « dot » à son mariage 15 milliards de pertes, qui ont conduit le Trésor US à lui fournir 20 milliards de dollars supplémentaires d’argent public et une garantie de reprise de perte de… 118 milliards.”
Il explique aussi , pourquoi le plan de sauvetage des banques ne fonctionnera pas.
Les solutions proposées:
- Refondre les structures bancaires et non pas l’achat des mauvaises créances
- Relance salariale et de l’emploi
- Justice sociale (abris fiscaux abolis, limite de la rémunération des dirigeants ..etc).
C’est une approche socialiste au problème , article très intéressant, on peut être d’accord ou non.