Juricomptabilité et évaluation d'entreprise

Lutte anti-corruption

Un programme de rémunération des lanceurs d’alerte en Ontario

Aux États-Unis, la Dodd-Franck Act permet aux informateurs de recevoir entre 10 et 30% du montant de l’amende infligé à des actes fautifs lorsque la sanction dépasse 1 million de dollars ( 3 600 dénonciations en 2014). Une recommandation semblable a été faite par la Commission Charbonneau. L’idée de rémunérer les lanceurs d’alerte, au Québec, déplait au gouvernement, pourtant le programme est un succès aux États-Unis…et payant. Assez payant pour inciter les témoins d’actes frauduleux à dénoncer.

En Ontario, un tel programme vient sera, à compter de cet été,  instauré par l’Ontario Securities Commission (OSC). Ils ont déjà commencé à recevoir des appels. Ce programme donnera accès à des cas qui n’aurait jamais été mis à jour n’eut été de ce programme. 5% à 15% du total de la pénalité pour les cas de plus de 1 million de dollars.

“The Panama Papers really show that whistle-blowers are important,” she said. “That’s what this person was, a whistle-blower, and obviously they felt there was something going on that they really wanted the world to know about, and they felt it was wrong.”

(Ms Jensen de l’OSC)

Source : Globe & Mail

Redoutable d’efficacité, le dispositif connaît déjà un grand succès. Rien qu’en 2014, le bureau des alertes de la SEC a reçu 3.620 tuyaux de 60 pays et, selon ses estimations, 320 dossiers pourraient aboutir au versement de récompenses. La même année, au titre des dénonciations classiques pour fraude – donc hors Dodd-Frank Act –, le gouvernement a versé 435 millions de dollars à des auteurs de signalements. “Le système est conçu pour débusquer les manquements à la loi et faire éclater la vérité coûte que coûte et le plus vite possible. Mais pour les employeurs, cela change tout. Comment voulez-vous qu’un salarié qui gagne 100.000 dollars par an et qui sait qu’il peut devenir riche à millions en livrant des informations vive la relation avec son employeur de la même façon?”, analyse Pierre Servan-Schreiber, avocat aux barreaux de Paris et de New York et associé du cabinet Skadden Arps. Désormais, nul ne semble plus à l’abri de ces coups de sifflets.

Le client de Erika Kelton qui a reçu 30 millions de dollars “était un informateur de l’étranger”, a précisé la SEC qui revendique l’extraterritorialité de ses lois dès lors qu’un lien existe avec les États-Unis. Pour Laurent Cohen-Tanugi, avocat aux barreaux de Paris et de New York et spécialiste des procédures trans­atlantiques, le dispositif “est d’abord un défi pour les entreprises américaines. Mais il l’est plus encore pour les entreprises françaises et européennes, car elles sont souvent en retard dans l’évaluation des risques juridiques américains et la mise en place de programmes de “compliance” [mise en conformité] efficaces pour y faire face.”

Source: LEJDD – Ces lanceurs d’alerte qui gagnent des millions

Indépendance et impartialité dans l’attribution des contrats par le gouvernement: des lacunes importantes

Cartoon Humor Concept Illustration of Can of Worms Saying or ProverbAprès avoir suivi la Commission Charbonneau à la télé et d’avoir lu les reportages sur les tripatouillages lors de l’octroi des contrats, on pouvait penser que les donneurs d’ouvrage montrerait patte blanche…Mais non. La vérification portant sur les contrats gouvernementaux (technologie de l’information) c’est ouvrir une boîte de Pandore (can of worms pour les besoins de mon illistration).

Il est difficile de changer de culture organisationnelle sans un coup de barre important. Les moeurs ne se changent pas en criant “pinotte” et en mettant à jour ou en adoptant un document qui s’appelle “code de déontologie”. Tant qu’il y aura impunité des preneurs de décisions il y aura des lacunes dans les gestion des contrats.

L’OCDE mentionne que l’intégrité des marchés publiques reposent sur la transparence, la qualité de gestion, la prévention de comportements réprouvés et la reddition de compte.

Voici quelques conclusions des travaux de la vérificatrice générale:

  • Les entités vérifiés n’ont pas pris touts les mesures nécessaires pour s’assurer de l’indépendance et de l’impartialité des personnes concernées par la détermination des besoins et la préparation de l’appel d’offres;

  • Des lacunes ont été relevées dans la composition et le fonctionnement du comité de sélection. Des mécanismes de contrôle sont encore manquants pour assurer que les personnes responsables de l’élaboration des besoins et de la préparation de l’appel d’offres sont indépendantes de celles qui siègent au comité de sélection;

  • Des travaux sont réalisés par des ressources autres que celles désignées dans le contrat et des travaux non prévus à celui-ci sont réalisés.

Des recommandations sont faites pour corriger les lacunes et

Chacun des ministères ou organismes ont pu commenter sur les lacunes identifiées par la vérificatrice générale.

 

Voir le rapport complet: www.vgq.gouv.qc.ca/fr/fr_publications/fr_verification-particuliere-enquete/fr_Rapport2015-CTI/fr_Rapport2015-CTI.pdf

 

Une présentation powwerpoint : http://www.vgq.gouv.qc.ca/fr/fr_salle-de-presse/fr_Presentations/fr_Fichiers/fr_Presentation20151127-CTI.pdf

 

S’il n’y a pas d’indépendance et un mur d’ériger entre la détermination des besoin, le processus d’appel d’offre et la sélection du fournisseur, il ne faut pas se surprendre qu’il y ait des contrats “arranger avec le gars des vues”.

Ce serait bien de faire une revue des rapports de 20-25 dernières années avec les recommandations du vg et de voir si les recommandations ont été appliquées.

 

 

Dénonciation: La vie difficile des lanceurs d’alerte (whistleblower)

Whistleblower On encourage les entreprises à avoir des lignes de dénonciation qu’on appelle des lignes éthiques. On encourage les lanceurs d’alerte (whistleblower) à parler.

Les commissions Gomery et Charbonneau existent parce que des individus ont dénoncé des agissements frauduleux ou qui ne sont pas éthiques.

Nous sommes tous pour la vertu. Mais qu’en est-il dans la vraie vie et  que devient  la vie du dénonciateur après avoir lancer l’alerte? La vie est-elle difficile?

Faut-il s’attendre à voir le tapis rouge et les félicitations ou bien le coup de couteau dans le dos? Les dénonciateurs sont-ils protégés?

À lire dans le Devoir : Dénonciation à l’assurance-emploi: un congédiement justifié

 

Robert Aubin, critique néodémocrate en matière d’assurance-emploi, estime que « Sylvie Therrien a fait la chose à faire » en révélant l’existence de ces cibles-quotas. Il a demandé au gouvernement si ce sont « seulement les dénonciateurs du scandale des commandites qui méritent d’être protégés ».

Au Bloc québécois, le député Jean-François Fortin plaide pour que la Loi sur la protection des fonctionnaires divulgateurs d’actes répréhensibles soit élargie pour assurer la protection de fonctionnaires comme Sylvie Therrien. « La création de cette loi était un bon premier pas, mais on constate que c’est plein de failles, dit-il. Une personne qui s’oppose pour des raisons de valeurs doit pouvoir le faire en sachant qu’elle sera protégée. »

Une vidéo sur Youtube, en français, sur les lanceurs d’alerte ( expression que l’on utilise souvent au Québec) :

Lanceurs d’alerte: traîtres ou héros?

 

 

Enquête à Wall Street

Une vaste enquête est en cours aux États-Unis sur les délits d’ initiés et a débuté il y a près de 3 ans. Goldman Sachs et le secteur pharmaceutique seraient dans la ligne de mire.

Selon Le Figaro:

Les délits d’initiés sont devenus une «priorité de premier ordre» pour la procureur de New York, Preet Bharara. Dans un discours donné en octobre, rappelle le Wall Street Journal, elle avait déclaré que «le délit d’initié est un problème rampant à Wall Street et pourrait même bien être en augmentation». Les enquêteurs s’intéressent entre autre, dans le cas présent, au rachat du groupe pharmaceutique Schering-Plough par Merck en 2009. L’action avait bondi de 8% le jour précédant l’annonce.

Source: Le Figaro

Est-ce une surprise que les délits d’initiés soient chose courante?

L’histoire est à suivre pour savoir si des  accusations seront portées.

Dans le domaine de la construction et des appels d’offres, toute une structure doit être mise en place et plein de gens doivent être impliqués. Beaucoup de gens feraient n’importe quoi pour de l’ argent … Le délit d’initié s’agit de “donner” une simple information à une personne qu’ une transaction imminente se fera et que le titre va bondir dans quelques jours.

Je pense que dans certains milieux (pas tous), la culture organisationnelle fait que les gens qui sont dans des postes de pouvoir et dans des postes décisionnels ne connaissent pas la notion d’éthique, mais connaissent très bien la notion de “faire des affaires”  et ce,  le plus payant pour soi.

Lire aussi le Wall Street Journal.

Lutte contre la corruption lors de l’octroi de contrats gouvernementaux: le pacte d’intégrité

En mars et avril 2010, les journaux et les blogues ont beaucoup écrit sur la corruption possible au niveau de l’octroi des contrats gouvernementaux. Le public a demandé une commission d’enquête,  il a obtenu une enquête policière. Par la suite, on a eu les permis de garderie qui font , possiblement, l’objet de magouille. La nomination des juges a été un sujet d’actualité dernièrement avec des allégations de favoritisme à des amis du parti. Immédiatement le gouvernement a nommé un juge à la retraite pour présider  une commission d’enquête et en lui donnant un mandat assez précis,.Le terme “république de banane” se colle de plus en plus au nom du Québec.

Dans les années 1990, Transparency International a mis au point un instrument pour permettre aux gouvernements et autres entités de lutter contre la corruption: le Pacte d’intégrité.

C’est un accord entre le gouvernement et ceux qui veulent obtenir des contrats gouvernementaux. Il stipule donc, les devoirs et les obligations des parties:

Ce pacte stipule des droits et des obligations visant à s’assurer qu’aucune partie ne soit appelée à verser, proposer, demander ou percevoir des pots-de-vin, ou à être de connivence avec l’une quelconque des parties en compétition aux fins de gagner un marché, ou pendant l’exécution d’un contrat. De même, le pacte stipule que les soumissionnaires doivent pouvoir rendre publiques toutes les commissions et autres frais par eux versés à toute personne dans le cadre d’un marché; et que des sanctions doivent être appliquées en cas de violation des règles. Ces sanctions vont de la perte ou du refus du marché, la perte de la caution de soumission ou de la garantie de bonne exécution, et l’obligation à dommages-intérêts, à la mise sur liste noire pour les futurs appels d’offre en ce qui concerne les soumissionnaires, et les actions pénales ou disciplinaires, pour ce qui est
des agents de l’Etat.

L’objectif étant de réduire les coûts des contrats ( firmes conseils, entreprises de construction, etc. ) causés par la corruption. Cet accord vise toutes les phases d’un marché avec les gouvernement : préparation du devis , la présélection des offres, choix de la soumission, exécution du contrat .

Les éléments essentiels d’un pacte d’intégrité:

  • · un pacte (contrat) conclu entre un organisme public (le commettant) qui publie un avis d’appel d’offre pour tous types de marchés publics relatifs aux biens et services, et les soumissionnaires.
  • · un engagement du commettant aux termes duquel il promet que ses agents ne demanderont ni n’accepteront des pots-de-vin, cadeaux, etc., au risque de se voir infliger des sanctions disciplinaires ou pénales correspondantes, en cas d’infraction;
  • · une déclaration par chaque soumissionnaire dans laquelle il jure n’avoir versé, et de ne pas verser des pots-de-vin « en vue d’obtenir ou de conserver le marché »
  • · un engagement par chaque soumissionnaire de publier tous les payements effectués dans le cadre du marché (y compris auprès des agents et autres intermédiaires ainsi qu’aux parents, etc.)
  • · l’acceptation explicite par chaque soumissionnaire que l’engagement de refuser les pots-de-vin et l’obligation de publier tout ce qu’il paie, ainsi que les sanctions correspondantes restent en vigueur pour l’adjudicataire jusqu’à l’exécution totale du marché;
  • · il est conseillé aux soumissionnaires de se doter d’un code de conduite de l’entreprise (qui proscrit clairement les pots-de-vin et d’autres comportements contraires à l’éthique) et d’élaborer un plan d’application d’un tel code de conduite au sein de l’entreprise toute entière;
  • · le recours à l’arbitrage comme mécanisme de règlement de conflit et instance autorisée à prononcer les sanctions ;
  • · une série de sanctions prévues pour chaque cas de violation commise par le soumissionnaire vis-à-vis de ses engagements ou promesses, notamment (certaines ou toutes)
  • · le refus ou la perte du marché,
  • · la perte de la caution de soumission et de la garantie de bonne exécution,
  • · l’obligation à dommages-intérêts vis-à-vis du commettant et des autres soumissionnaires, et
  • · la suspension du contrevenant par le commettant pendant une période proportionnée.
  • · Un système de vérification indépendant qui peut s’exercer avec la participation active de la société civile ou quelconque structure indépendant, responsable et crédible.

Ça ne prend que la volonté du pouvoir politique de lutter contre la corruption. Sans faire nécessairement une chasse aux sorcières, il y a moyen de changer les choses et de ramener la confiance des payeurs de taxe envers la classe politique.

Référence et citation:   http://www.transparency.org/publications/publications/other/integrity_pact

Pourquoi paie-t-on toujours plus cher au Québec?

istock_000000977187xsmallPourquoi paie-t-on toujours plus cher nos contrats de construction, le déneigement l’hiver?

Un autre article  de Cyberpresse,”Québec généreux avec des coupables de collusion”   montrant encore de la magouille au niveau de l’octroi des contrats .

Le gouvernement ne veut toujours pas d’enquête publique malgré la demande de la population , des associations des procureurs, des policiers, etc. Les journalistes sont actifs à dénicher la malversation, mais notre gouvernement attend les résultats d’une enquête policière.

Avec un “marteau” , le gouvernement  va  à la pêche aux requins. Quand on fait des affaires avec des requins, il faut être équipé en conséquence et se donner des moyens de se protéger.  Le gouvernement envoie le message qu’il se fout du gaspillage de nos taxes et gageons que le prochain budget haussera les taxes et impôts. Pourquoi? La santé et l’éducation coûtent cher, la population vieillit, l’infrastructure routière est désuète, et les pertes de la Caisse de dépôt…

Lire aussi: Charest n’a plus d’excuse de Yves Boisvert, Cyberpresse

Lu: Data Mining for Intelligence, Fraud, & Criminal Detection

Data Moning for Intelligence, Fraud, & Criminal Detection – Advanced Analytics & Information Sharing Technologies de Christopher Westphal (2009) est un excellent ouvrage  pour se familiariser avec le data mining pour la recherche criminelle et la fraude. On y explique ce qu’est le data mining, l’importance de la qualité des données en input pour pouvoir faire des regroupements pertinents et faire sortir l’Information.

L’auteur donne des exemples de l’utilisation du data mining dans les contextes suivants:

Vérification aux postes douaniers

Blanchiment d’argent

Identification de transferts bancaires douteux

Fraude au niveau des garanties automobiles

Fraude au niveau des remboursements des médicaments.

Dans la dernière partie du livre, l’auteur indique les différents protocoles pour la préparation des données à partager et par la suite il donne des noms de logiciels de partages de l’information  et des centres de fusion ( des données) utilisés aux États-Unis par les forces policières et par les différents paliers du gouvernement américain.

Les centres de fusion sont des endroits où toutes les données se retrouvent à un endroit ( selon le protocole de préparation des données) pour être regroupées et analysées. Ces centres ont été créées après les événements du 11 septembre.

The project called for the development of “revolutionary technology for ultra-large all-source information repositories,” which would contain information from multiple sources to create a “virtual, centralized, grand database.” This database would be populated by transaction data contained in current databases such as financial records, medical records, communication records, and travel records as well as new sources of information. Also fed into the database would be intelligence data…

“The principal role of the fusion center is to compile, analyze, and disseminate criminal/terrorist information and intelligence and other information (including, but not limited to, threat, public safety, law enforcement, public health, social services, and public works) to support efforts to anticipate, identify, prevent, and/or monitor criminal/terrorist activity. This criminal information and intelligence should be both strategic (i.e., designed to provide general guidance of patterns and trends) and tactical (i.e., focused on a specific criminal event).”

Source: www.epic.org

Voici quelques données que ce genre de centre va compiler ( selon la même source):

Banking & Finance
IT/Telecom
Health & Education/center> Jails/Prisons/Court Records Federal, State, Local Gov. (Permits Licenses) Hospitality & Lodging
Banks
Credit Cards Co.
Credit Reports
Securities firms
Financial services
ISPs
Telecommunication
E-mail Providers
Cyber Security Co.
Day Care Centers
Preschools
Colleges/Universities
Technical Schools
Mental Health
Physician Patient Info
Local Hospitals
Private EMS
Veterinary
Gang Information.
Names of Associates
Relatives
Jail/Prison Visitors
Biographical Info
Traffic Accident
Tribal Law Enforcement
County Clerk
US Courts
Game and Fish
DMV Records
Vehicle Registrations
Civil Records
Property Appraiser
Mortgages
Deeds
Civil Suits
Gaming Industry
Sports Authority
Sporting facilities
Amusement parks
Cruise lines
Hotels, motels, Resorts
Convention Centers

Si le sujet vous intéresse, vous pouvez faire une recherche sur le web en utilisant les mots: data mining and  fusion center and sharing.

Corruption et fraude: dénoncer ou fermer les yeux?

dreamstime_3107704Face à la corruption et à la fraude, faut-il dénoncer ou se fermer les yeux?

Dans un article récemment paru, on demandait aux employés de la ville de Montréal de dénoncer les agissements frauduleux et de corruption en allant, en toute confidentialité, dénoncer ces agissements à la police. Il est certain que des employés, des retraités, des ex-employés, des consultants, des employés des cies de construction savent ce qui se passe et …ne disent rien. Des gens savent, c’est certain; il est impossible de faire des fraudes à grande échelle sans que personne ne soit au courant.

Pourquoi? Il peut très bien y avoir un climat de terreur bureaucratique, peur des représailles, peur de perdre on emploi…Cette peur   a très bien été identifiée par le juge Gomery lors de l’enquête sur les commandites. Les “whistleblowers”, délateurs, dénonciateurs, lanceurs d’alerte  sont-ils protégés?

Dans les programmes de prévention et de détection de la fraude dans les entreprises, on recommande de mettre sur pied des “hot line” de dénonciation, où un employé peut librement et confidentiellement l’ utiliser pour dénoncer ou indiquer des malversations. On s’est rendu compte que lorsque la ligne était maintenue par l’employeur, les employés ne l’utilisaient pas par crainte de non-confidentialité. Il y a donc, maintenant  des “hot line” indépendantes  , disponibles 24 heures par jour , accessibles en plusieurs langues. Par la suite, la plainte est dirigée à l’entreprise concernée et au bon département. Plus du tiers des fraudes découvertes proviennent de la dénonciation.

Le cas du journaliste Daniel Leblanc et de Ma Chouette

Le cas est entendu par la Cour Suprême. Une entreprise poursuivie par le gouvernement fédéral et qui a été éclabousée par le scandale des commandites veut forcer le journaliste Daniel Leblanc à donner le nom de sa source:

La Cour suprême entendait, mercredi, à Ottawa, une cause qui l’appelle à se prononcer sur la protection des sources journalistiques.

Il s’agit d’une requête du groupe Polygone, qui cherche à connaître l’identité d’un informateur surnommé Ma Chouette qui a permis au journaliste Daniel Leblanc, du Globe and Mail, d’obtenir de nombreuses informations en marge du scandale des commandites.

Le groupe Polygone est poursuivi pour 35 millions $ par le gouvernement fédéral à la suite de ce scandale.

Polygone demande aux tribunaux de forcer Daniel Leblanc à dévoiler l’identité de son informateur.

Il a toujours refusé, s’exposant à une condamnation pour outrage au tribunal et à une peine d’emprisonnement.

Les juges du plus haut tribunal ont notamment demandé des éclaircissements sur la nature de la protection qui devrait être accordée aux sources journalistiques, s’interrogeant sur le bien-fondé d’une protection absolue.

Les avocats au dossier ont convenu de la nécessité de pondérer une telle protection des sources.

Source: LCN -Canoé et La Presse canadienne

Si vous aviez connaissance de cette fraude , est-ce que vous iriez dénoncer les agissements de certaines personnes à la police en toute confidentialité?

Deux nouvelles escouades pour la luttre contre les crimes économiques

La gouvernement du Québec a annoncé hier , la création de deux nouvelles escouades pour lutter contre les crimes économiques. Voici un extrait du communiqué de presse du gouvernement du Québec:

C’est dans cette perspective que le ministre Dupuis annonce aujourd’hui
la création d’une toute nouvelle équipe mixte qui aura pour mission d’enquêter
sur toute forme de malversation et de corruption concernant les institutions
publiques au Québec. Elle sera composée de 17 enquêteurs de la Sûreté du
Québec qui travailleront de pair avec des procureurs rattachés au Directeur
des poursuites criminelles et pénales ainsi qu’avec des experts du ministère
du Revenu, du ministère des Transports et du ministère des Affaires
municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire.
«Les crimes économiques sont complexes. En partageant nos informations et
nos compétences, nous pouvons effectuer des enquêtes plus efficaces pour
poursuivre ces criminels. Aujourd’hui, nous lançons un message clair aux
fraudeurs et à tous ceux qui seraient tentés de les imiter», a noté le
ministre Dupuis.

Six enquêteurs spécialisés de la Sûreté du Québec pour combattre les
fraudes financières

Également, la Sûreté du Québec crée une équipe de six enquêteurs
spécialisés qui travaillera étroitement avec le Directeur des poursuites
criminelles et pénales et sous la coordination de l’Autorité des marchés
financiers pour combattre spécifiquement les fraudes financières.

La mise en place de cette équipe mixte s’inscrit dans la foulée de
l’excellente collaboration qui prévaut déjà entre les divers corps policiers
et l’Autorité des marchés financiers.

Je suis de l’avis de Yves Michaud qui mentionne dans Cyberpresse que l’AMF est là pour ça, qu’il aurait fallu lui donner plus de pouvoirs et de moyens, que de nouvelles structures va porter à confusion et qu’éventuellement, une chatte n’y retrouvera pas ses petits.

La réflexion aurait pu aller un peu plus loin. Aux États-Unis, les peines sont beaucoup plus lourdes et ça n’empêche pas ce genre de crime. De plus, ça coûte combien un criminel emprisonné par année? Autour de 80 000$-100 000$ par année. Une politique contre les fraudes et les malversations doit aller plus loin que la punition et la répression . Pas un problème simple à régler.

Corruption à la ville de Montréal: boîte à outils

dreamstime_16751831La corruption à la ville de Montréal , une boîte à outils est requise.

Selon le ministre des Affaires municipales, les nombreux problèmes d’éthique qui ont fait surface dans l’administration de la Ville de Montréal constituent des «cas isolés». «On ne fera pas de grande enquête là-dessus», a tranché M. Laurent Lessard.

Des cas isolés? On a plutôt l’impression, à voir les scandales éclater les uns après les autres, à voir aussi la Sûreté du Québec multiplier les enquêtes et les perquisitions, qu’une frange de l’industrie de la construction a érigé en système les tentatives de corruption d’officiers municipaux. ( Article de André Pratte, Cyberpresse).

L’organisation ” Transparancy International”  en collaboration avec la “United Nations Human Settlements Programme” a publié un document pour promouvoir la transparance et la bonne gouvernance  “Tools to Build Transparancy in Local Governement“.  L’ argument est qu’une bonne gouvernance urbaine peut faire la différence entre des villes prospères et celles en déclin. Comment? En favorisant la transparence par l’éducation , la participation du publique, la e-gouvernance , l’éthique et la réforma des institutions cela apporte:

  • la réduction de l’apathie des citoyens , ce qui est une bonne chose quand on regarde les taux de participation aux élections;
  • Améliore l’efficacité des services rendus à la population;
  • Augmente les revenus  de la ville , non pas par une augmentation de la taxation, mais en ayant moins de pots de vin , de gaspillage et de frais gonflés;
  • Augmentation l’éthique en améliorant la qualité politique et professionnelle des leaders et en ayant pour but le sens du service aux citoyens. L’état au service du citoyen et non pas le contraire.

Un document de 200 pages, peut-être pas parfait mais qui est le début vers une meilleure gouvernance.

Selon Geneviève Caillé 16 juillet 2002. «Le recours à l’éthique : une solution miracle
à tous les problèmes ? ». Chronique de la Chaire MCD. En ligne.

En réaction à des événements de ce genre, il est maintenant devenu commun de brandir
bien haut la solution du recours à l’éthique. De fait, la multiplication des « instruments
éthiques » de tous acabits (codes d’éthique, lignes directrices, comité d’éthique, etc.) a
gagné bon nombre de domaines d’activités, notamment le milieu politique (éthique
gouvernementale), le milieu des affaires (éthique des affaires) ainsi que le milieu de la
recherche scientifique (éthique de la recherche)…

Cette perte de confiance des citoyens, du public, de la population suite à ces révélations
malheureuses constitue le moteur le plus important de cette invocation de l’éthique. En
effet, quoi de mieux que le recours au sceau de la vertu pour tenter de rétablir la
confiance des gens dans leurs institutions politiques, économiques et scientifiques ?…

Sa conclusion est :

Plus largement, il faudrait s’interroger sur la pertinence de ce recours à l’éthique dans les
situations de crise que traversent bon nombre d’institutions contemporaines. L’éthique,
selon cette conception étroite et instrumentale, agirait ainsi à titre de remède miracle
destiné à rétablir la confiance du public, des investisseurs, des citoyens dans leurs
institutions. Au lieu d’appliquer un baume éthique sur les blessures les plus visibles, nous
devrions peut-être songer à encadrer ces institutions par une meilleure régulation afin que les scandales récents ne puissent se reproduire.

Le contenu de la boîte à outil selon TI:

  1. Analyse de la situation actuelle : type et niveau de corruption et degré de transparence de l’organisation gouvernementale, ce  qui en plus,  suscite l’intérêt et la  mobilisation du publique contre la corruption;
  2. Accès à l’information et participation du publique: meeting publique, accès à l’information, participation du publique et mesures d’éducation via écoles et  publications;
  3. Outils pour clarifier ce qui est attendu des professionnels et employés ainsi que les mécanismes  de surveillance pour s’assurer de l’adhérence aux règles: simplification des procédures administratives, déclaration des revenus et des actifs, protection des délateurs , code d’éthique, campagne pour promouvoir les bonnes pratiques éthiques, formation à l’éthique.

Ce document est très pratique, référencés et des extraits de  reportages sur des gestes posés par des municipalités dans une optique de lutte à la corruption. Des villes de partout, y compris des États-Unis.

Les médias sociaux, le web 2.0 et la lutte anti-corruption

dreamstime_8672818Les médias sociaux, le web 2.0 permettent aux simples citoyens de se regrouper et d’avoir accès à de l’information pour la guerre contre la corruption.

La Banque mondiale retient les formes suivantes pour déterminer ce qu’est la corruption:

  • l’Argent noir en dessous de la table;
  • la fraude, falsification des données;
  • l’extorsion;
  • le favoritisme;
  • le détournement.

Selon cette derniere, mille millards de dollars US se perd chaque année en pot de vin dans le monde.

Le site www.tranparancy.org vient de publier un article sur l’utilisation des médias sociaux par les simples citoyens par une communication  plus participative, la possibilité de dénoncer des abus, d’informer :

In the social web, the fight against corruption becomes relevant for all citizens. It provides anyone with an opportunity to voice their concerns and engage in the fight against corruption. This can be done by signing a petition online, by gathering evidence of corrupt activities, or by blowing the whistle anonymously. In giving voice to unfiltered observations and sharing of information, blogs can play an important role for making governments, public institutions and corporations more accountable. A powerful example is the one from J. N. Jayashree from India, who started a blog to protect her husband – a whistleblower. Through the worldwide internet these voices suddenly become public making it more difficult for leaders to ignore them. As Irene Khan, Secretary General of Amnesty International said, the best tool to fight corruption is an empowered citizen.

L’internet est un incontournable et les gouvernements se doivent de rendre l’internet accessible partout sur leur territoire.  Quoique au Canada, l’internet est dispendieux, imaginez dans les pays en voie de développement. Michelle Blanc a d’ailleurs  écrit un article à ce sujet:Le Canada est le tiers monde des technos usager.

Toujours selon “Transparency International” Les médias sociaux transforment la lutte à la corruption en:

1)Collaborative and crowd-based. Activists, victims and small groups working on the same issue can link up more easily, and gather in a bigger anti-corruption movement. The dream is the old metaphor of the many little fish that eat the big fish.

Crowdsourcing as a tactic can be an option for using collective power. For example when looking at datasets made available under the umbrella of transparency or interpreting data collectively, or for community-based or citizen journalism, as reflected by the NY Times and the People, Spaces, Deliberations-Blog.

2) De-centralised. De-centralised action and new forms of organisation will be developed where necessary. Global protests were initiated after elections in Iran or Moldova, as well as on 4 February 2008 under the motto “A Million Voices Against FARC” via Facebook. The Facebook Revolution in Egypt is another well-known example for de-centralised organisation.

Particularly under restrictive regimes – where civil society is challenged when organising itself – social media can be used to organise, meet virtually and work together to overcome boundaries without sharing a physical space. Google maps can be used as a great tool to track and plan actions.

3) Empowering. Social media can empower people that want to change things. It becomes bottom-up by giving voice to the people affected most. By contributing their experience, easily done via blogs, twitter, or a wiki, they can become part of the movement and give faces to the issues. Through the internet these voices become public, making it more difficult for leaders held accountable to ignore them.

Le 9 décembre est la journée internationale anti-corruption.

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