Un livre sur le scandale de WordCom et de sa faillite.
Cynthia Cooper était en charge de la direction du département de vérification interne de WordCom. Après le premier chapître dans lequel on retrouve un résumé de l’histoire , les 200 quelques pages suivantes brosse un portrait de la vie personnelle de l’auteur, de sa carrière et un historique de WordCom. Rien à voir avec la fraude en tant que tel. Personnellement , j’ai trouvé ce bloc très peu intéressant et beaucoup trop long . À partir de la page 223 , on commence à introduire le contexte de la fraude et là ca devient intéressant. Donc environ une cinquantaine de pages sur 400 où nous sommes réellement dans le vif du sujet c’est-à-dire ce qui s’est passé réellement, la chronologie des faits , les acteurs, les tensions…etc.
Une histoire de manipulation des chiffres: maquillage des états financiers en réduisant des dépenses pour les capitaliser dans des actifs qui eux, seront amortis sur une grande période; un écart aux principes comptables généralement reconnus surtout celui de l’appariement des revenus et dépenses. Une seule personne ne peut manipuler les chiffres, il doit donc y avoir des “complices” des gens de la direction de la comptabilité, des cadres intermédiaires qui acceptent de faire du maquillage et de passer des écritures qui ne sont pas supportés. Les circonstances de la première fois et par la suite comment les gens deviennent coincés dans le système.
Pourquoi trafiquer des chiffres? Pour que les résultats intérimaires paraissent mieux ou sont ceux des attentes de Wall Street? Au début , c’est juste temporaire, la situation devrait se résorber au prochain trimestre et avant la fin de l’exercice financier…donc, pas de mal. Sauf que la situation économique ne s’améliore pas parce que les chiffres sur papiers sont changés. De trimestre en trimestre , les chiffres doivent être ajustés et on s’arrange pour brouiller les pistes pour ne pas lever un drapeau rouge pour les vérificateurs externes ( encore la, un peu de complaisance de leur part) lors de la vérification annuelle.
Mais pourquoi des gens acceptent de le faire? Pour sauvegarder leur job, parce qu’ils se disent qu’en trouver une autre aussi payante va être difficile, qu’ils ne veulent pas déménager de leur ville, qu’ils ont une famille à charge. Pour certains , ça dépend de leurs bonis, de leurs options d’achat d’actions…etc. Ils regrettent tous, après le fait, d’avoir poser ces gestes et ne l’auraient jamais fait sachant l’engrenage dans lequel ils s’embarquaient. Nul n’est contre la vertu. Ils n’ont pas reçu directement de l’argent pour s’être embarqués dans ce schéma, ils veulent juste conserver leurs jobs et conserver leurs fonds de pension.
Ce qui fait réfléchir c’est l’élément suivant: dans une organisation, devons-nous agir contre l’intérêt du publique, contre une certaine éthique pour sauvegarder sa job? Dois-je agir en dehors de mes convictions personnelles et de mes valeurs personnelles quand un patron me demande de faire quelquechose de “pas trop correct”?