Juricomptabilité et évaluation d'entreprise

Articles from: 11/01/2009

Madoff: 173 millions en chèques sur son bureau

Immédiatement après son arrestation, on a retrouvé sur le bureau de Madoff, 173 millions de dollars en chèques dont les bénéficiaires étaient des personnes de la famille , des amis et des employés.

“Prosecutors previously disclosed that Madoff said before his arrest that he wanted to transfer from $200 million to $300 million of his investors’ money to “selected family, friends, and employees.”

“The only thing that prevented the defendant from executing his plan to dissipate those assets was his arrest by the FBI on Dec. 11,” “.

À lire l’article complet sur Bloomberg.

Climat organisationnel propice à la fraude et à la malveillance – Partie ll

Pour prévenir la fraude dans les organisations, ca prend beaucoup plus que des contrôles internes, ca prend un climat de sens moral qui doit être véhiculé à tous les niveaux de l’organisation et surtout par la haute direction.
Henry Mintzberg de l’université Mc Gill , dans son article sur  “How Productivity Killed American Entreprise ” mentionne que la poursuite de la productivité et de la maximisation de la valeur des actionnaires ( qui en fait sont, pour beaucoup, des spéculateurs et « day trader), le focus sur la performance provoqué par la règle de publication des résultats intérimaires trimestriels amènent la haute direction à penser court terme au détriment du service, de la clientèle, des produits à moyen et long terme et au développement durable. Rajoutons à cet environnement, une rémunération de la haute direction basée surtout sur des options d’achat d’actions et carte blanche pour agir mais toujours dans un but d’augmenter le prix des actions à la bourse. Tricherie, maquillage des états financiers, peuvent facilement devenir la norme. La recommandation de Mintzberg sur ce qu’il faut faire maintenant c’est de se questionner sur ce qui nous a amené à cette situation , de la valeur des actions de  l’actionnaire qui nuit à la valeur de l’entreprise et aux valeurs humaines et du genre de leadership que l’on favorise.

Selon Duffield et Graboxky dans  ” The Psychology of Fraud”, le profit d’un fraudeur au niveau de la haute direction montre un individu qui est admiré pour ses succès, son dynamisme. Il aime le pouvoir, le contrôle, il a une impression favorable de lui-même telle qu’il est narcissique et une croyance infaillible qu’ il fait ce qui doit être fait et que c’est un preneur de risque. Ils se sentent supérieurs aux autres. Leona Helmsley, une riche américaine accusée de fraude fiscale mentionnait avec arrogance « only the little people pay taxes »  ( “ce sont seulement les gens ordinaires qui paient des taxes” , traduction libre).

dreamstime_3162286Et pour terminer , en parlant d’Enron, le président Bush attribuait la chute de la compagnie en 2001 à « quelques pommes pourries »  dans le panier. Lorsqu’on lit l’actualité financière et le nombre de fraudes de plus en plus important avec des pertes pour les investisseurs de l’ordre de dizaines de billions de dollars , le scandale des commandites, Lacroix , Madoff, Mount Real, Olympus et autres c’est plusieurs  récoltes de pommes qui ne semblent pas être bonnes.

Vous connaissez surement des individus qui ont ce profil, j’en connais aussi mais ce ne sont pas nécessairement des fraudeurs mais ces traits de caractère et attitudes prévalent dans la population des fraudeurs. Mais en plus des caractéristiques psychologiques des fraudeurs  , ca prend l’environnement propice à la fraude.  « Le microbe n’est rien. Le terrain est tout » selon Pasteur, c’est vrai en biologie mais aussi  dans les organisations. Le fraudeur a la possibilité d’agir parce que l’environnement est propice.

À  suivre.

Climat organisationnel propice à la fraude et à la malveillance

Existe-t-il un climat organisationnel ou une culture organisationnelle qui encourage la fraude et la malveillance ?

On pourrait répondre non. Aucun dirigeant ne voudrait qu’un de ses employés fraude ou détourne des fonds de l’entreprise. Les procédures de contrôle interne existent, entre-autre, pour préserver l’intégralité des actifs, pour éviter les détournements de fonds, les vols d’inventaire ou d’autres actifs.De plus, les règles de Sarbanes-Oxley ou SOX aux États-Unis (loi de 2002 sur la réforme de la comptabilité des sociétés cotées et la protection des investisseurs)ou la Loi 198 au Canada, pour les compagnies publiques , ont été mises sur pied après le scandale d’Enron et par le fait même la perte de crédibilité des vérificateurs Arthur Andersen. Ces nouvelles normes exigent que les dirigeants d’entreprise puissent garantir l’intégrité des états financierset certifier le maintien de contrôles internes adéquats et efficaces. D’autres règles sont stipulés pour éviter les conflits d’intérêts : les vérificateurs ne peuvent être des consultants. Le but de ces normes : recréer la confiance des investisseurs . Au Canada, la mise en œuvre de ces normes devait être effective pour le 31 décembre 2007.
Au niveau de l’organisation, ces normes ont permis de faire l’évaluation des contrôles internes et de procéder à des correctifs et la mise en place de comités de vérification proactifs.

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On peut considérer, par analogie, ces règles de présentation de l’information financière comme les signaux routiers que l’on retrouve sur les autoroutes. Un virage à 90 degrés? Il faut ralentir, il y a aussi des garde-fous sur les côtés du précipice, nous avons notre ceinture de sécurité, nos airbags, les 2 mains sur le volant, nos pneus d’hiver, sans alcool dans le sang… sauf qu’il y a toujours des accidents graves et des pertes de vie.

Donc, la fraude n’existe plus? Ou est-elle  vraiment limitée à des situations exceptionnelles?
Il y aura toujours des fraudes. À cause du facteur humain , des pressions auxquelles les dirigeants font face , de l’environnement organisationnel et de la psychologie des dirigeants et du fraudeur. On parle d’éthique, de probité , de sens moral.

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